Regards croisés
Faire une balade en montagne en compagnie d’un bonhomme capable de voir à l’œil nu un Aigle royal posé sur une crête crénelée à quelques 500 mètres de distance n’est pas banal. Tout au long de la journée nous avons ainsi échangé nos regards. Lui le ciel et ses oiseaux, moi le sol et ses fleurs. Marche lente, parfois pénible, entrecoupée d’arrêts fréquents pour partager nos nombreuses observations. Peu de mots, juste de quoi dire l’essentiel. Par contre beaucoup de sourires pour exprimer le plaisir de la découverte et du partage.
Il serait trop long d’énumérer tout ce que nous avons vu et partagé en cheminant à travers les forêts et pâturages de nos Préalpes. Mais tout de même, citons l’Accenteur mouchet, le Venturon montagnard, le Chocard à bec jaune et par deux fois l’Aigle royal et le Vautour fauve, sans oublier le chamois et la marmotte. Pour les fleurs ce ne sont pas moins de huit espèces d’orchidées dont le mythique Sabot de Vénus ainsi que le Lis Martagon et le Lis de Saint Bruno.
Merci à mon ami Gilles d’avoir partagé avec moi cette longue et riche traversée entre Charmey et le Lac Noir.
Le site de Gilles: http://gilleshauser.wix.com/naturephoto
Drame dans le marais
Tout en restant bien au bord pour ne pas piétiner cet écosystème fragile, le bas-marais est un endroit fascinant pour observer la nature. Celui de Léchire à Enney est particulièrement riche en espèces. Plusieurs variétés d’orchidées, dont le très rare Liparis de Loesel, se succèdent tout au long de la saison des floraisons.
Le Rossolis est une plante carnivore. La stratégie de capture de la proie est comparable à celle des papiers tue-mouche. La proie, venant se poser sur une des feuilles, y est retenue par la matière visqueuse des tentacules.
Pierre qui roule
En descendant du Fochsen je me suis assis dans le pré au bord du grand pierrier. J’ai entendu une pierre rouler et en scrutant le haut du pierrier j’ai aperçu des chamois dont quatre chèvres suitées. De voir l’habilité des petits à suivre leur mère est un véritable spectacle. Plus bas, une autre pierre qui roule et une deuxième harde de cinq chamois.
Pierre qui roule amasse chamois.
A part cela, les touffes roses de l’Érine des Alpes et le Séneçon en tête fleurissent.
Froid dans le dos
Quand j’avais vu ce champ ocre en avril dernier, je l’avais vu avec l’œil du peintre, sans trop me poser de questions. Depuis j’ai vu beaucoup de ces champs et je sais que c’est le résultat d’un traitement aux désherbants.
Ce que m’a expliqué un ami cet après-midi est pire encore. Ces traitements sont encouragées et subventionnées par l’État.
Si j’ai bien compris, l’État finance d’une part des mesurettes pour promouvoir la biodiversité tout en la détruisant par d’autres mesures bien plus efficaces. Cela me donne froid dans le dos.
Braves gens (et contribuables), réveillez-vous!
PS: l’ami en question est scientifique et de part sa fonction « payé » pour savoir de quoi il parle.