Dernière version

E guete Rutsch!

Dans ma langue maternelle on glisse dans la nouvelle année.

Bonne glissade!

Karl Inglin, Paysage, huile sur toile, 100 x 100 cm

Cadre et photo: Encadrements Saint Hilaire

En cherchant le «Mont Cenis» j’ai trouvé le «Parnasse»

C’est la deuxième année de suite que j’ai cherché sans succès la Pensée du Mont Cenis dans un immense pierrier. Je me base sur un document ancien qui parle d’une importante population de cette fleur en situant l’endroit et l’altitude ainsi qu’un document récent qui prouve sa présence au même endroit.

J’ai par contre eu l’immense joie de trouver la Renoncule à feuilles de parnassie. Cette fleur est très rare dans les Préalpes fribourgeoises, tellement rare que je n’espérais même pas la rencontrer un jour.

Heureux, et comme je suis têtu je finirai bien par trouver la Mont Cenis.

L’heure bleue

Vespérale. Lentement le soleil décline. Le silence est absolu. Même les oiseaux sont soudainement muets, comme pétrifiés par la nuit qui s’annonce. Les reliefs et les aspérités de la roche s’estompent. Partout le bleu s’impose. Bleu uniforme qui s’éclaircit sur la distance. Les montagnes si redoutables se transforment en silhouettes aimables. Bientôt le soleil livrera son baroud d’honneur en rosissant le ciel et les cimes.

C’est l’heure que je préfère. Dans ma tête j’entends toujours la même mélodie. Le début du Magnificat de Claudio. Sur mes joues coulent les larmes d’un bonheur parfait. La nuit sera belle.

 

Baldrian / Valériane

Quand je n’arrivai pas a m’endormir, ma Mère me donnait un sucre avec de la valériane. Baldriantropfe, comme elle disait. Je ne sais pas si c’est la douceur du sucre, les vertus de la plante ou le geste maternel qui me calmait. Peut-être les trois à la fois.

Chaque fois que je rencontre cette plante, je me souviens en premier de son nom allemand et j’ai toujours une pensée pour ma Mère.

 

Berg-Baldrian / Valériane des montagnes

Confinement

Ado il m’arrivait de courber l’école pour aller me balader. Cette transgression me procurait un délicieux sentiment de liberté, pimenté par le risque d’une éventuelle punition. Il aura fallu attendre 60 ans pour revivre un semblant d’école buissonnière. Hier j’ai rompu le confinement imposé aux vieux pour me rendre au Grand Pierrier. J’avais trop envie d’une véritable balade, d’un effort physique et surtout de revoir le pierrier endormi sous la neige. Et puis, pour dire vrai, j’en ai marre d’être infantilisé sous prétexte de protection.
Je suis rentré comblé et sainement fatigué. J’ai vu des Marmottes, deux Aigles, une escadrille de Chocards, les infatigables Rougequeues noirs, les Chamois (au loin) et les premières floraisons. Tout le décor est en place pour mes aventures estivales, avec ou sans confinement.