Archive for janvier, 2013

La première fleur

Aujourd’hui j’ai trouvé ma première fleur de l’année au pied d’un jeune marronnier de la place du Marché-aux-Poissons. Une Véronique de Perse. Un nom de reine pour une toute petite fleur.

Karl Inglin - Véronique de Perse


Petite balade dominicale

Dame Gratte-à-Cul avait mis son chapeau du dimanche. Au bord de la Sarine le Héron cendré était au rendez-vous, immobile comme une statue. J’ai vu des Chatons tout neufs et le vert tendre de l’Hellébore, premières prémices du printemps.

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Concerto

Concerto pour corne de vache et trois cors des Alpes. J’aime!


Flora Helvetica

J’occupe les longues soirées hivernales pour mettre de l’ordre dans mon herbier. J’ai ainsi pu ajouter une bonne trentaine de fleurs à ma galerie qui comporte maintenant 540 photos et que j’appelle un peu pompeusement « Flora Helvetica ».

http://www.pbase.com/promeneur/flore

Flora Helvetica est en fait le titre du livre que j’utilise pour identifier les fleurs. Cet ouvrage comporte environ 3’000 descriptions de plantes illustrées par des photos couleurs et pèse environ 4 livres. Un peu lourd pour l’emporter en balade. Quoi que. J’avais rencontré un jour d’été aux Follatères un personnage assez bizarre dont la silhouette ressemblait étrangement au Monsieur Cryptogame de Rodolphe Töpffer. Je l’avais salué d’un sonore bonjour Monsieur. Il s’agissait en fait d’une dame botaniste. Elle avait couvert son chef d’un casque colonial et portait à la ceinture une sorte de petit tablar en bois muni de lanières en cuir qui amarraient solidement son exemplaire de « Flora Helvetica ».

J’ai appris cette semaine que le Conservatoire et Jardin botanique de la Ville de Genéve a développé une application de la « Flora Helvetica » pour smartphones. Je sens que je vais craquer et m’acheter un mobile.

Karl Inglin - Flora


J’aime Equilibre

Je l’affirme haut et fort: j’aime beaucoup Equilibre. J’aime l’audace de son volume et sa sobriété tranquille. L’emplacement aussi, qui affirme la présence de la culture en plein centre névralgique de la cité. Ce n’est tout de même pas de sa faute si il est entouré de laideurs comme le bunker du Temple, la façade de « Plapla », la morille à Bovet ou l’Eurotel pour ne citer que les plus emblématiques.

Je le concède, Equilibre est très peu fribourgeois. L’âme du dzodzet n’aime pas trop ce qui est audacieux, ce qui dépasse. Il préfère de loin un petit « ça m’suffit » au milieu d’un gazon stérile, bordé d’une haie de thuyas taillée propre en ordre. Il avait fallu des années pour que les Fribourgeois acceptent la fontaine de Jean Tinguely pourtant offerte gratis pro deo par l’artiste. Et comme surpris par leur soudaine audace et pour la soustraire du regard quotidien des petits et grands bourgeois locaux, ils l’ont relégué tout au fond des Grand-Places.

A propos de fontaine, elle ferait pas mal celle de Tinguely sur la place devant Equilibre.

Karl Inglin - Equilibre


Une envie de rouge

Au courant de l’automne dernier j’ai eu une soudaine envie de rouge. J’ignore si c’était pour prolonger un sentiment de chaleur estivale ou l’influence des baies d’aubépine ou de fusain qui rougissent à cette saison. Peu importe. J’ai donc sorti mes tubes de Carmin, Laque de Garance et autre Rouge cadmium et réalisé une petite série de miniatures dont voici deux exemplaires.

Karl Inglin, Paysage, huile sur carton, 10 x 10 cm

Karl Inglin, Paysage, huile sur carton, 10 x 10 cm (disponible)

Karl Inglin, Paysage, hule sur carton, 10 x 10 cm

Karl Inglin, Paysage, hule sur carton, 10 x 10 cm (disponible)


Mémoire olfactive

Selon les spécialistes, la mémoire olfactive est la meilleure. Des études ont mené au constat qu’une odeur reste enregistrée pour toute la vie.

En 1956 j’avais 9 ans. Avec la crise provoquée par la nationalisation du Canal de Suez et l’invasion de la Hongrie par les chars soviétiques, c’était l’année de tous les dangers. Le soir, en écoutant les nouvelles à la radio, mes parents cachaient difficilement leur inquiétude.

A l’école on nous avait demandé de préparer un paquet pour un enfant hongrois. Quelques temps plus tard j’avais reçu une lettre de remerciement d’une jeune hongroise. Le pli contenait une fleur rouge séchée qui dégageait un parfum particulier.

L’été dernier, en mettant mon nez sur une gentiane pourpre, toute cette histoire m’est revenue en mémoire. Pour cette fois les spécialistes semblent avoir raison.

Gentiane pourpre

Gentiane pourpre


L’Orchis à deux feuilles

« Quel abîme entre les orchis des prairies humides, congestionnés, trapus – le tacheté, le militaire – et cet orchis exsangue des forêts! Des forêts? Non point, mais de la Forêt magique de jadis qu’il suffit à susciter par le seul sortilège de ses ressemblances: quenouille et fuseau de la Belle au Bois, secrète pâture des licornes, sceptre du Roi des aulnes, soie fripée et parfum des fiancées trahies en fuite vers l’étang fatal… »

GUSTAVE ROUD – L’orchis à deux feuilles (extrait) – LES FLEURS ET LES SAISONS – Éditions La Dogana

Orchis à deux feuilles

Orchis à deux feuilles