Archive for mars, 2012

Volutes de tabac

Je possède une vingtaine de photos du temps de mon enfance. Celle qui a ma préférence me montre avec mon ami Denis (à droite), chacun une clope au bec. C’est le père de Denis qui a fait cette photo. Il était photographe amateur et transformait la salle de bain familiale en chambre noire pour développer, copier ou agrandir ses photos. Parfois il nous permettait d’assister à ses travaux en nous expliquant les différentes étapes de cette alchimie.

En l’an de grâce 2012 quel parent oserait photographier sa progéniture avec une cigarette? Il prendrait le risque de s’attirer les foudres de l’une des nombreuses ligues qui militent pour une « vie saine ». Cette redoutable armada de militants bienveillants qui veulent nous dicter notre manière de vivre et qui sèment les graines de l’intolérance. La Sainte Inquisition des temps modernes.

L’autre jour un visiteur tessinois m’a dit que pour fumer sa pipe en toute tranquillité il se rendait au cimetière communal. Là-bas pas de regards réprobateurs, pas de remarques désobligeantes ni de gesticulations ridicules, bref le paradis pour l’amateur de volutes de tabac. Il a terminé son récit par un « porcamiseria » sonore et tonitruant.

J’ai lu dans un journal qu’une adolescente a été interpellée et dénoncée par un policier pour avoir fumé une clope. A quand les descentes de police dans les préaux d’écoles? Et dire que certaines personnes doutent encore de l’efficacité de nos pandores.

PS: Pour tranquilliser les âmes sensibles déjà gravement intoxiquées par le « politiquement correct »: Denis et moi, on ne l’avait pas fumé cette cibiche. Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer.


Premières feuilles


Je craque pour un carac

Quand un carac me fait de l’œil dans la vitrine d’un pâtissier, j’ai de la peine a résister. Cette pâtisserie typiquement suisse composée d’un fond à tartelette rempli de ganache au chocolat recouverte d’un fondant vert et décorée d’une pastille en chocolat a tout pour me plaire: son nom rigolo aux origines mystérieuses, son aspect ludique et bien-sûr son goût. Miam!

carac

carac


Un écrin pour mes miniatures

Mon encadreur m’a fait une belle surprise en créant un véritable écrin pour mes miniatures. Il a ajouté un cadre en alu et une vitre antireflet au passe-partout. Cinq de ces miniatures encadrées sont actuellement exposées à la Galerie Gulliver.

Karl Inglin, Paysage, huile sur carton 10x10 cm

Karl Inglin, Paysage, huile sur carton 10x10 cm

Karl Inglin, Paysage, huile sur carton 10x10 cm

Karl Inglin, Paysage, huile sur carton 10x10 cm


L’Adonis des Follatères

J’ai rendu visite à l’Adonis du printemps aux Follatères. Cette fleur magnifique tient son nom de la Mythologie tout comme l’Anémone ou la Jacinthe. Ces histoires merveilleuses contées dans les Métamorphoses d’Ovide.

Les Follatères sont une réserve d’importance nationale au dessus de Branson, juste en face de Martigny. Ici pas besoin de chercher les fleurs. Elles s’étalent des deux côtés des nombreux sentiers. Hier j’ai vu des tapis de Violettes, de Corydales, d’Hépatiques, de Pulsatilles et de Muscaris. D’autres fleurs plus rares comme la Violette blanches ou la Gagée velue complètent ce décor richement coloré.

A la fin de ma promenade j’ai voulu revoir mon arbre fétiche des lieux. En m’approchant par le sentier « des visions célestes » j’avais un mauvais pré-sentiment. Avec raison. Mon copain n’a pas survécu aux tempêtes hivernales et il ne reste plus qu’un moignon de tronc. Pour lui rendre hommage j’ai ajouté une photo « brumeuse » prise l’année dernière.

Adonis du printemps

Adonis du printemps

Pulsatille des montagnes

Figuier d’Inde

Corydale

Gagée velue

Violette blanche

Les Follatères


Mon ami le chêne

C’est à Brünisberg au beau milieu des champs qu’il a pris racine il y a fort longtemps. Solitaire et exposé aux vents et tempêtes, il a le tronc trapu pour mieux résister. J’aime bien poser ma main sur son écorce rugueuse en signe de salut. Cela me rassure et parfois cela m’a consolé. Il est « guité » ce qui est extrêmement rare pour un chêne. Lors de mes visites je n’ai jamais rencontré de druide, mais un soir d’été il m’a semblé entendre le chant des dryades et hamadryades.


Du bleu dans les sous-bois

C’est le printemps et mon carnet de rendez-vous commence a se remplir. Depuis le temps que j’arpente ce que j’appelle mes jardins, je sais quand et où je vais rencontrer telle ou telle fleur. C’est comme pour des rendez-vous galants. Une grande impatience en y allant et une immense joie au moment de la rencontre.

Je ne suis pas botaniste. Je suis peintre. Ce que m’attire chez les fleurs, ce sont les formes et les couleurs. Des formes d’une belle simplicité aux proportions parfaites et des couleurs d’une grande variété et pureté. Aujourd’hui j’avais rendez-vous avec les bleus dans les sous-bois.

La première fleur n’est pas vraiment une habituée des sous-bois. Le Muscari à grappe est une liliacée des prés et vignobles. Les fleurs qui colonisent le sous-bois d’une forêt en forte pente du côté de Grandfey proviennent certainement d’un jardin voisin. C’est une sorte de retour à la nature.

Sous le nom barbare de Hépatique à trois lobes se cache l’une des plus belle fleur de nos forêts. Je préfère son nom allemand: Leberblümchen. C’est la feuille à trois lobes qui a donné son nom à la fleur par analogie des trois lobes du foie (Hépat, élément tiré du grec hêpar, hêpatos et qui signifie “foie”). Elle s’appelle également Anémone hépatique, Herbe de la Trinité ou Herbe du foie. Autrefois elle était utilisée pour soigner les maladies du foie.

Encore une fleur qui tient son nom de l’anatomie humaine: la Pulmonaire. Ses fleurs sont bleues, violettes ou lilas rougeâtre. C’est également une plante médicinale et ses feuilles peuvent être consommées crues ou cuites.

Muscari-à-grappe

Muscari à grappe

Méuscari à grappe

Muscari à grappe

Hépatique à trois lobes

Hépatique à trois lobes

Pulmonaire

Pulmonaire


Rosalie Verulla

Encore une petite « douceur » trouvée chez Alain, mon ami brocanteur. Il s’agit d’une lithographie de Emmanuel Locher (1769-1840). Elle représente « Rosalie Verulla, boulangère, à Fribourg, dont la conversation est des plus intéressantes. On la voit avec plaisir; on la quitte avec regret ». J’adore! Surtout que la boulangère a une maie qui rouille.

Le Musée d’art et d’histoire de Fribourg possède une aquatinte coloriée de la même œuvre datée de 1820. Sur cette aquatinte la boulangère s’appelle Rosalie Perulla. C’est la même image, avec des couleurs différentes, mais le texte et le paysage en moins.


Ciel

En marchant il m’arrive d’être tête-en-l’air pour ne voir que ciel, rien que le ciel. Et parfois, lorsque le ciel est beau et que tout va bien, je ferme les yeux et je fait le rêve d’Icare.